Quarante jours après ma mort / roman, roman

Samira El Ayachi

Editions de l'Aube

  • Conseillé par
    27 juin 2013

    Un jeune homme de trente-cinq ans est mort à Paris. Il est le narrateur de ce récit. Son corps et rapatrié au Maroc la terre de sa famille. Bien que né en France, c’est à Fès que son corps sera gardé en attendant l’arrivée de ses parents selon le rite musulman. Son corps est exposé pour la venue des voisins, des amis, de la famille. Il entend tout le bien, comme le mal, les mensonges comme les pleurs. Il sait comment se déroule les funérailles. Mais il a peur. Pas de la mort mais que son existence en France soit mise à nue. Et elle l’est.
    Une attente qui va durer quarante jours, autant de journées où tout s’effondre, où la vérité prend un autre visage.

    De Paris, trois femmes qui ne se connaissent pas arrivent affirment chacune être sa compagne. De son sont statut de mort pleuré, il devint un objet de honte. Impuissant, il raconte ses propres mensonges qu’il a brodé tout la comme vie qu’il disait mener. Mais l'arrivée surprise des compagnes n’est pas la dernière en révélation inattendue.
    L’auteure alterne habilement les traditions marocaines et toute une famille qui va se confronter elle-même à ses propres secrets et la vie du narrateur. Deux styles où poésie et lyrisme contrastent avec une langue actuelle sans concession. Entre traditions et modernité, ce roman s’élève comme un chant où colère, honte et rédemption dominent. Et les désillusions de jeune homme nous sautent à la gorge comme le témoignage de ses rêves inaccomplis.
    Même si ce roman n’est pas parfait, l’écriture de Samira El Ayachi est un chant à elle tout seule. Elle réussit ce pari d'intégrer la mort comme entité, les coutumes religieuses et de nous pendre la main par cette histoire dont la dimension fait réfléchir.
    Une lecture qui sort des sentiers battus !