Academy street

Mary Costello

Seuil

  • Conseillé par
    25 mars 2015

    Le charme discret de "Academy street"

    Comme une personne qui n'aurait rien d’exceptionnel, mais un charme irrésistible, et même inexplicable, un roman peut vous envoûter dès les premières lignes et bien malin qui pourrait en décrypter les raisons. Il y a une romancière pour laquelle j’ai énormément d’admiration, et qui m'a beaucoup manqué ces dernières années (son nouveau livre, " Trente filles " paraît au Mercure de France le 10 avril). Elle s’appelle Susan Minot et « La vie secrète de Lilian Eliot » ainsi que « Crépuscule » figurent tout en haut de ma liste de romans préférés. Et voilà qu’en commençant « Academy street », j’ai l’impression de rencontrer une sœur, ou du moins une cousine de Susan Minot. La même mélancolie, la même manière de suggérer plus que de raconter, la même force d’attraction, et le même talent pour vous emporter dans d’autres existences que la vôtre, pour vous faire vibrer aux bonheurs et aux malheurs non seulement de personnes que vous ne connaissez pas, mais de personnes qui n’existent pas !

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  • Conseillé par
    21 mars 2015

    Irlande et les années 1940. Tess âgée de sept ans perd sa mère atteinte de tuberculose. A la ferme Easterfield, malgré ses frères et soeurs, Tess devient de plus en plus silencieuse. Elle obéit à son père même si la mort de sa femme l'a plongé dans une froideur. Vient le pensionnat puis des études d'infirmière où elle se montre efficace et discrète.


    La soeur de leur mère qui habite aux Etats-Unis propose à Claire l'une des soeurs aînées de Tess de venir. Puis viendra le tour de Tess alors qu'entre-temps Claire s'est mariée et est déjà maman. Tess ne cherche pas se se mêler aux autres que ce soit à son travail ou aux fêtes avec sa colocataire Jeune femme timide, elle préfère lire. Mais elle rencontre un jeune avocat et en tombe amoureuse. Tess tombe enceinte alors que le jeune homme ne donne plus aucun signe de vie. A New-York, elle s'installe dans un appartement à Academy Street et plutôt que de subir la honte, elle s'achète une alliance et se fait passer comme une femme mariée. Elle entoure son fils Theo d'un amour protecteur, se noue d'amitié avec sa voisine. A l'adolescence, Theo se rebelle envers elle, se montre dur dans ses propos. Puis son diplôme en poche, il quitte l'appartement familial et se marie. Tess se sent de plus en plus seule mais elle découvre des plaisirs dans la poésie ou la musique. Les attentats du 11 septembre lui enlèveront son fils la laissant meurtrie à jamais.

    Tess si effacée qui ne veut pas faire de vagues ou gêner, subit les épreuves de la vie tant bien que mal. J'ai été touchée par cette femme qui n'a rien de l'étoffe d'une héroïne mais qui est tout simplement humaine avec ses failles et ses doutes. Sa sensibilité qu'elle dissimule aux autres perle entre les lignes.
    Il y a une grande retenue et une grande délicatesse dans ce roman qui jamais ne verse dans le mélo ou dans le sentimentalisme. Oui vraiment, j'ai été touchée...