- EAN13
- 9782358721998
- Éditeur
- La fabrique éditions
- Date de publication
- 11/03/2020
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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La société ingouvernable
Une généalogie du libéralisme autoritaire
Grégoire Chamayou
La fabrique éditions
Autre version disponible
-
Papier - La Fabrique 20,00
Partout, ça se rebiffait. Les années 1970, a-t-on dit à droite et à gauche, du
côté de Samuel Huntington comme de Michel Foucault, ont été ébranlées par une
gigantesque « crise de gouvernabilité ».
Aux États-Unis, le phénomène inquiétait au plus haut point un monde des
affaires confronté simultanément à des indisciplines ouvrières massives, à une
prétendue « révolution managériale », à des mobilisations écologistes
inédites, à l’essor de nouvelles régulations sociales et environnementales, et
– racine de tous les maux – à une « crise de la démocratie » qui, rendant
l’État ingouvernable, menaçait de tout emporter.
C’est à cette occasion que furent élaborés, amorçant un contre-mouvement dont
nous ne sommes pas sortis, de nouveaux arts de gouverner dont ce livre
retrace, par le récit des conflits qui furent à leurs sources, l’histoire
philosophique.
On y apprendra comment fut menée la guerre aux syndicats, imposé le « primat
de la valeur actionnariale », conçu un contre-activisme d’entreprise ainsi
qu’un management stratégique des « parties prenantes », imaginés, enfin,
divers procédés invasifs de « détrônement de la politique ».
Contrairement aux idées reçues, le néolibéralisme n’est pas animé d’une «
phobie d’État » unilatérale. Les stratégies déployées pour conjurer cette
crise convergent bien plutôt vers un libéralisme autoritaire où la
libéralisation de la société suppose une verticalisation du pouvoir. Un « État
fort » pour une « économie libre ».
côté de Samuel Huntington comme de Michel Foucault, ont été ébranlées par une
gigantesque « crise de gouvernabilité ».
Aux États-Unis, le phénomène inquiétait au plus haut point un monde des
affaires confronté simultanément à des indisciplines ouvrières massives, à une
prétendue « révolution managériale », à des mobilisations écologistes
inédites, à l’essor de nouvelles régulations sociales et environnementales, et
– racine de tous les maux – à une « crise de la démocratie » qui, rendant
l’État ingouvernable, menaçait de tout emporter.
C’est à cette occasion que furent élaborés, amorçant un contre-mouvement dont
nous ne sommes pas sortis, de nouveaux arts de gouverner dont ce livre
retrace, par le récit des conflits qui furent à leurs sources, l’histoire
philosophique.
On y apprendra comment fut menée la guerre aux syndicats, imposé le « primat
de la valeur actionnariale », conçu un contre-activisme d’entreprise ainsi
qu’un management stratégique des « parties prenantes », imaginés, enfin,
divers procédés invasifs de « détrônement de la politique ».
Contrairement aux idées reçues, le néolibéralisme n’est pas animé d’une «
phobie d’État » unilatérale. Les stratégies déployées pour conjurer cette
crise convergent bien plutôt vers un libéralisme autoritaire où la
libéralisation de la société suppose une verticalisation du pouvoir. Un « État
fort » pour une « économie libre ».
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