Les Usages de la preuve d'Henri Estienne à Jeremy Bentham
EAN13
9791037025982
Éditeur
Hermann
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les Usages de la preuve d'Henri Estienne à Jeremy Bentham

Hermann

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Sous l’Ancien Régime, les champs sémantiques de la « preuve » sont aussi
complexes et plastiques que ses usages. La notion circule et innerve des
pratiques très diverses, parfois de manière inattendue. La plaidoirie ou le
réquisitoire réorganisent les faits, créant des fables qui s’éloignent
quelquefois de la réalité et qui tendent à transformer la vérité en mensonge
et le mensonge en vérité. Ces ressorts sont aussi ceux de la fiction qui
exploite toutes les ressources de la probation où preuve et signe viennent à
se confondre. Dans d’autres domaines, pour assurer le passage de « liaisons
nécessaires » entre des éléments divers qui conduisent à la certitude, à «
l’analyse morale » qui s’appuie sur des relations probables pour établir
l’innocence ou la culpabilité, il faut s’être approprié un art de la
démonstration qui, ayant traversé la métaphysique et les mathématiques,
parvient au droit. Ce passage-là marque le rôle historiquement grandissant de
la probabilité dans la prise de décision et dans la conception de la vérité.
Le présent volume interroge les linéaments sémantiques et les usages de la
notion de preuve, du XVIe au XVIIIe siècle, essentiellement en France et en
Grande-Bretagne. Les études qui le composent suggèrent que ces divers usages
constituent l’un des aspects du long processus de division des savoirs.

Jean-Pierre Schandeler est chargé de recherche CNRS à l’IRCL. Ses travaux
portent sur les rapports entre l’histoire et les sciences morales et
politiques au XVIIIe siècle. Nathalie Vienne-Guerrin est professeur à
l’université Paul-Valéry Montpellier 3, spécialiste de Shakespeare. Elle
dirige l’Institut de Recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les
Lumières (UMR 5186 du CNRS).
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