Sauve qui peut la Langue

La langue française ne manque pas de médecins pour se précipiter à son chevet et lui prescrire de régulières saignées. La "loi Toubon", revue et corrigée par le Conseil constitutionnel, en est la plus récente illustration. Mais n'y a-t-il pas erreur de diagnostic ? Et si la langue française souffrait d'un mal bien plus pernicieux, bien moins visible qu'une simple crise de croissance ?
Lieux communs, langue de bois politique, sabir télévisuel, franglais, jargons scientifiques... Jean-Pierre Léonardini dissèque le mécanisme de la "paupérisation de la langue" et en désigne les agents, de l'école au discours médiatique. Il dénonce les stéréotypes qui mènent le français à la fossilisation : c'est que l'usure des mots va de pair avec celle des idées.
Il visite la francophonie, regrette les saines hérésies d'un Queneau, prête l'oreille au parler des banlieues et aux "brèves de comptoir". L'essentiel, affirme-t-il, n'est pas de fustiger le "mal parler" français, mais de faire aimer le bon.